Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
- Méta -
8 novembre 2007

rencontre nocturne

Alors Colonel ? comme ça s’est passé ? Klais avait eu le temps d’imaginer le pire pour stresser, seule dans le hall du Haut-Commandement.

-Comme d’habitude…ils sont si prévisibles. Tendez une perche au jeune zélé, il va crier et vous sortir du débat en généralisant sur des principes de Foi. Ça s’est bien passé.

-Tant mieux alors. La secrétaire m’a prévenu que je ne passerai pas l’interrogatoire, tout le monde étant indisponible.

- Cela ne m’étonne pas. La journée est finie pour nous. Soignez ce bras, reposez vous, on se revoit demain au commissariat.

-Je me demandais, vous viendriez prendre un verre au bar de la caserne ? ça permettrait de se vider un peu la tête en sirotant un verre.

-Et bien Klais, je suis désolé, mais je dois rendre visite à quelqu’un ce soir. Une autre fois peut-être. Il commence à faire nuit, rentrez et reposez vous. A demain.

-Je vais d’abord boire un verre, à demain donc. Le sourire de Klais imposait le silence comme toute réponse

Rodi fit signe à un taxi, monta dans le véhicule et parti en direction du Nord. Klais fit de même et demanda au pilote automate de la conduire au bar. Les voix des militaires et des agents de sécurité étaient enregistrées et reconnues par les taxis de toute la ville. Une indentification moléculaire effectuée sur la sueur et l’haleine venait confirmer le tout pendant le trajet. Si Les données ne concordaient pas, les papiers d’identification étaient demandés. Un seul problème donnerait l’alerte à la patrouille la plus proche, le taxi restant immobilisé, portes fermées.

Le taxi du colonel s’arrêta et l’homme descendit en pestant contre le silence de l’automate et son manque flagrant de communication. Il avait gardé son imperméable et sa casquette. Il avait besoin de tout le respect qu’impose son statut de gradé de la securitae. Ses bottes claquaient sur le sol de la petite ruelle. Les ombres dansaient sur les murs à mesure que le soldat avançait.

- plus un pas Colonel Rodi. Plus un mouvement sauf celui de lever vos bras et d’ouvrir vos mains. Rodi s’executa.

- Vous êtes qui ? je suis le Colonel Rodi de la Securitae. Vous faites une grave erreur.

- J’en suis bien conscient au vu de votre grande carrière. Hélas…

- Hélas ? quelle est cette mascarade ? montrez vous si vous en avez le cran !

Une des ombres se mit à bouger pour faire entrer une personne dans la lumière blafarde des lampadaires situés dans l’axe principal. Les yeux de Rodi s’écarquillaient de surprise. L'homme était maigre, sale, les yeux tristes et des cernes violacées. Ses vêtements étaient ceux d'un garde de la securitae, probablement volé.

-Mon colonel, bonsoir.

-Cesse cette ironie ! et baisse cette arme chien de suddiste !

-Allons allons colonel, on ne me reconnaît pas ?

-Vous êtes un traitre à mes yeux Sumérod !

-Un traitre ? mais vous en êtes un vu que vous avez accepté de me voir, vous en êtes un vu que vous ne m’avez pas dénoncé. Vous en êtes un ! Vous êtes un traitre tout comme moi ! Sumérod se mit à éclater de rire. Rodi en profita et fondit sur l’homme hilare. Il lui adressa un coup de poing à l’estomac, sorti son pistolet automatique de son imperméable et l’appuya contre la tempe de sa victime. Tu n’as pas changé Rodi ! toujours à attendre la moindre occasion de te faire un ennemi sans danger. Mais tu n’as rien calculé ce soir. Tu croyais vraiment que j’allais te voir seul ? J’ai emmené quelques amis avec moi. Depuis cinq minutes tu as deux revolvers braqués sur toi. Il se remit à rire.

- Ris temps que tu peux, mais toi non plus tu n’as pas changé. Tu te crois plus fort que moi. Dis moi ce que tu sais sur Brute et tu vivras ce soir. Finissons-en.

- Lache moi et je te parle, tu as besoin de moi pour le capturer Rodi. J'ai des infos...

- Pas de coup en douce sinon tu as une balle dans la tête.

- Ok ok, allez lache moi, je te dis que j'ai des infos sur ton homme. Rodi lacha prise et Sumérod se racla la gorge en se frottant le cou. Toujours aussi fort mon brave Rodi.

- Je ne suis ni ton Rodi, ni ton brave. Je fais mon devoir. Allez, parle qu’on en finisse.

- Nous avons le temps. Sumérod avait les cartes en mains et adorait jouer avec les nerfs de Rodi. Alors, ça va au commissariat ?

- Sumérod…parle

- Très bien. Alors, Brute est un Orageux, il est né il y a trente cinq ans d’un père alcoolique et d’une mère folle comme le haut commandeur de cette foutue ville et…

- Si t’arrêtes pas ton gros délire, je t’éclate à mains nues, ça sera un plaisir pour moi. J’m’en fous de sa vie. Je la connais. Je veux le connaître lui. Ses faiblesses, ses atouts, ses habitudes, et surtout, je veux savoir qui est l’homme qui m’a aggressé dans la journée.

- Oui j’en ai entendu parler de cet homme.

- Les nouvelles vont vite.

- Ouaip ! la fierté emplie le cœur de Sumérod.

- Alors ? qui est-ce ?

- Et bien, je ne sais pas. Les atouts de Brute sont son sens tactique en combat urbain, c’est comme un sixième sens pour lui. Il est proche des traitres qui s’appellent entre eux les déchus. Il a donc des armes plus puissantes que d’habitude.

- J’avais remarqué.

- Et heu…il a pas de faiblesse. Je te conseille de faire gaffe à lui. Il est dangereux.

- Aussi dangereux qu’un collègue qui te trahi pour sauver sa peau ?

Le silence tomba dans la ruelle.

- Tu sais…je suis désolé…c’était il y a longtemps.

- Pas assez pour te pardonner. Tu as trahi.

- On va pas en reparler, c’est assez difficile. Tu ne sais pas ce que c’est de vivre dans la Fosse.

- Tu ne sais pas ce que c’est d’y travailler. Allez dégage.

- Je prend des risques à me montrer dans les rues rien que pour toi, et tu me vires comme un mal propre ?

- C’est ce que tu es. Sumérod, tu étais mon meilleur élève, tu as craqué. Ça arrive, mais aux plus faibles d’entre nous. Tu as montré qu’il y avait une faille dans le système de sécurité, et qu’un homme un minimum intelligent pouvait venir du Sud pou squatter ici. J’ai été surpris d’avoir un message de ta part hier. Je suis venu. Et en plus, vous êtes plusieurs à être entrés. Il y a vraiment un gros problème. Tu es entré comment ?

-  Tu crois que je vais te le dire. Des faux papiers sont en train de m’être désignés. Dans deux jours, j’ai une nouvelle identité et Méta Nord paiera.

-  Elle paiera…mais pas maintenant.

- Tu es devenu hérétique pour dire cela ? Elle paiera ? aurais-tu des remords à la défendre ?

- Ne te donne pas un air d’intellectuel. Rodi se releva, frotta son imperméable de sa main droite, la gauche tenant toujours son revolver chargé. Il ajusta sa casquette et ferma tous ces boutons.

- Ça te grandi l’imper’

- Ce sont mes actions qui me grandiront. Sumérod, je suis désolé. Rodi se tourna vers son ancien élève et le fixa durement. Il sorti une fiche de sa poche et la lut de sa voix quasi religieuse. Traite Sumérod, vous êtes en état d’arrestation pour avoir enfreint plusieurs lois. Vous allez être conduits au centre d’interrogation. Des objections ?

- Va te faire foutre Rodi ! tuez le ! un grand silence retomba et il ne passa rien. Hé ! tuez le !

- Ils sont déjà au centre d’interrogation. Klais les a dissuadé de coopérer...à sa manière.

- Mais…mais…elle…elle est au bar cette pute !

- Elle n'y est jamais allée. Comme tu peux être naïf, et surtout vulgaire, le prostitution est punie de crime, tu devrais le savoir. A cet instant, les cartes étaient dans les mains de Rodi, il menait la danse et pris plaisir à cela. Je l’ai prévenu de ton arrivée, nous avons monté cette petite mise en scène. Allez, à genou chien ! mains derrière la tête !

- Dans tes rêves ! dans un grand mouvement de bras, il souleva son poncho pour sortir une arme à canon court : une ancienne arme de service modifiée, sûrement trouvée dans la Fosse.

- Lache ça doucement. Le froid d’une arme vint toucher la tempe de Sumérod. Allez lache ton arme.

- Mais qui t’es bordel ?

- Lache ça doucement, dernière fois. L’homme s’éxécuta et se mit à genou.

- Bien joué Klais. Vous avez fait vite. Rodi était satisfait qu’aucun coup de feu n’eut été tirés.

- Comme vous me l’avez demandé Colonel.

Une équipe de sécurité arriva et innonda la ruelle d’une lumière vive grâce à un projecteur. Sumérod ferma les yeux et les deux agents partirent.

- Bien joué Rodi ! mais tu n’auras jamais Brute. Tu es un homme mort ! il te traque ! dans l’histoire, tu es la proie !

Aucune réponse ne lui vint. Même pas un regard de la part de son ami d’antan.

- Bon, c’est pas tout ça, mais je vais me coucher. Il est déjà bien tard. Klais avait eu une grosse journée, et gambader sur les toits pour localiser et neutraliser les garde du corps de Sumérod n’avais rien arrangé.

- Et ce verre ? on se le boit pas ?

- Un petit alors. Elle se recoiffa et enleva la poussière sur ses vêtements.

Rodi fit un signe de main à un taxi pas loin.

- Au bar de la caserne.

+ bienvenue agents Klais, bienvenue Colonel Rodi – Bar de la caserne – 2 minutes de trajets +

Publicité
Commentaires
Publicité