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- Méta -
20 août 2007

Sticks

la pluie ne cessait de tombait sur Méta depuis quelques jours. Les gouttes venaient s'écraser contre la tôle en plastique de l'entrepôt et provoquaient un vacarme assourdissant. Sticks était allongé sur le sol terreux, les yeux grands ouverts. Il portait des haillons en guise de vétements. Sa peau d'un teint pale faisait ressortir son regard bleu et triste. Son visage était creusé à cause de la faim et des nombreux produits qu'il s'injectait à longueur de journée dans les veines. Il maudissait Méta-Nord, le temps, la faim, il finissait toujours par se maudir lui-même. Il savait qu'un jour, tout cela s'arrêterait. Cependant, il s'était juré de ne jamais se suicider, si il devait mourir, ce serait des mains de quelqu'un d'autre. Il fixa le plafond quelques secondes, et cela lui parut une éternité. Les tôles paraissaient bouger tout autour de lui. Le bal des couleurs lui donna le sourire et ses pensées s'en allèrent loin de la crasse de la Fosse.

- Hé !! Hé toi !! Bouge toi allez !! T'es chez nous mon pote !!
- Hein quoi ? T'es qui toi ? où je suis ? Sticks ne se rappelait plus des dernières 24 heures. Il ne savait pas où il était, ce qu'il avait fait pour arriver ici, allongé dans un entrepôt inconnu.
- Hola mon garçon ! On dirait que tu t'es perdu ! La voix rauque se mit à rire.
- Hé ho !!! On se calme là. Sticks s'assit et arriva enfin à fixer un point dans l'espace. Ce point fut une paire de lunettes rondes cachant un visage large. Se frottant les yeux, il continua. J'm'appelle Sticks. On a du m'assomer et me mettre ici après m'avoir dépouillé.
- Dis pas de connerie, Sticks. La voix pris un ton moqueur en disant son prénom. Tes tatouages te trahissent mon garçon, tu es un Toxi, et un Toxi n'a rien à faire chez nous !
- Hein ? Chez vous ? Et depuis quand on est chez vous ? C'est le territoire Toxi ici et...
- Et tu vas devoir mourir !

Un bruit de détonation se fit entendre depuis la rue, l'instant d'après, le pied de Sticks n'était plus qu'un amas de chair brûlée. T'es tellement shooté que tu sens même pas la douleur. Ici, t'es chez les Orageux, et comme ton pied a dû s'en rendre compte, on fait partie de ce gang. Tu avais raison mis à part le fait de t'avoir dépouillé...Pour t'expliquer vite fait, tu vas mourir ici car tu as été trouvé errant dans les rues de notre quartier. Déjà que tu ne dois pas te trouver ici, tu est complétement défoncé par tes sales merdes. Pour achever le tout, ça fait un quart d'heure qu'on te secoue et que tu souris bêtement en te bavant dessus.

- Ils vont arriver...les yeux de Sticks s'écarquillèrent tout à coup en fixant le vide.
- Hein ? Tu dis quoi ?
- Ils vont arriver...Il faut partir...
Brute secouait le Toxi pour qu'il reste mentalement présent
- Qui arrive? Qu'est-ce tu racontes ? Parle ou je te tue tout de suite !!
- Cinq uniformes...ils ne vont pas tarder. Ils sont lourdement équipés. Je les vois, un homme balafré à leur tête, trois autres hommes et une femme. Bien armé. Il faut partir. Sticks paraissait maintenant effrayé.
- J't'aurais prévenu !

Le doigt de Brute allait presser la détente quand le mur au fond de l'entrepôt explosa dans un nuage de poussière. Une grenade paralysante arriva au pied de Brute qui la renvoya vers le nuage blanc. La fusillade ne tarda pas à se déclancher. Brute donna un coup de pied dans un barril et s'en servi comme couvert provisoir. Ses deux acolytes vidèrent leur chargeur en tirant aveuglément afin de se couvrir mutuellement jusqu'à un couvert raisonnable. Un tir précis vint frapper Carlsk entre les deux yeux. Il continua de presser la détente jusqu'à ce que son corps trouva le sol dans un bruit sourd.

- Carlsk !! Brute, il faut partir d'ici, ce foutu Toxi a raison, on va s'faire bousiller si on reste plus longtemps. Panzer n'avait pas le courage des deux autres, mais une sacrée précision et une force hors du commun, même pour un Orageux.
- Nan Panzer, on reste là, j'vais m'occuper d'eux. C'est le moment de tester le petit bijou de Marek !

Le pouce de Brute trouva le bouton de l'arme, changeant ainsi de munitions. Trois cartouches antichars explosèrent quelques secondes plus tard non loin de là. Ce fut le silence total juste après les déflagrations. Les protagonistes cherchant à évaluer le nombre de victime rien qu'aux sons. Sticks était caché derrière un pan de mur tombé depuis longtemps, la tête entre les mains, les yeux grands ouverts. Ils voulaient fuir d'ici, et commençait à être en manque de drogue. Brute pris le temps de l'observer. La respiration rapide et difficile du Toxi prouvait son mal-être actuel. Ce gang n'avait pas l'habitude des fusillades.

- Panzer. Brute murmurait. Un signe de tête de son coéquipier lui indiqua qu'il avait toute son attention. Le meneur de la bande effectua quelques signes de main distinctifs. Panzer attrapa une grenade fumigène, la lança sur la droite, attendit quelques minutes et disparu dans les ténèbres.

Après une trentaine de secondes, une détonation se fit entendre, et une voix venant du bout de l'entrepôt commença à parler sur un ton monocorde.
- Cible Alpha 1-2-4-8 code TDR, dit Brute. Nous sommes les forces de sécurité de Méta. Nous sommes chargés de vous trouver et de vous éliminer. Les motifs sont les suivants : insultes répétés envers Méta, organisation d'assauts répétés contre Le Fort. Meneur de troupes trop dangereux pour être laissé vivant.
- Rien que ça ? vous me faites rire !
- Je m'y attendais. Nous avons éliminé un certain Panzer, si on en croit la gravure de son arme. Vous êtes tacticiens mais nous contourner avec un seul homme, ce n'est pas très intelligent. Vous ne pouvez rien contre nous. Vous devez savoir que le batiment est bouclé, il n'y a qu'une entrée et nous nous y trouvons. Vous n'avez aucune chance ! rendez vous, ou la zone sera privée de nourriture pendant une semaine.
- sales cloportes ! vous me sous-estimez ! si vous croyez que je vais pleurer pour Panzer, vous vous trompez ! Il ne vous reste que deux hommes valides, un de vos hommes est mort et la demoiselle a eu un bras cassé. Je vais peut-être mourir, mais je ne le ferai pas seul : il y aura vous, moi et les deux derniers de vos chiens de soldat !
- Je vois. Le colonel Rodi haussa un sourcil d'étonnement. Il avait effectivement perdu un homme, et l'agent Klais avait le bras cassé et était retournée dans le fourgon blindé. je vous l'ordonne une dernière fois, rendez- vous !

Brute pris le temps de la réflexion. Son regard se posa un instant sur Carlsk, puis sur l'endroit où devait être Sticks. bordel, sont tous pareils ces Toxis, il a foutu le camp cet enfoiré et il m'a laissé là comme une merde !

- Si vous ne vous rendez pas, je jure devant Méta que la zone n'aura plus de nourriture jusqu'à ce que vous soyiez obligés de vous manger les uns les autres ! la colère de Rodi était palpable dans sa voix. Il n'avait pas de temps à perdre avec un vulgaire rebus de Méta-Sud.
- très bien, je sors, à une condition ! je veux mourir comme un soldat, une balle dans la nuque.
- Qu'il en soit ainsi ! lachez vos armes, déshabillez vous entièrement, dirigez vous vers nous les mains en l'air après avoir effectué une rotation complète sur vous même. Rodi ne voulait prendre aucun risque, mais il savait ce qu'était l'honneur du guerrier. Bien qu'il soit un rebus, il avait un honneur à défendre.

Brute s'avança nu vers l'escouade qui le tenait fermement en joue. Rodi repris la parole, et clama d'une voix haute et presque religieuse :
-Cible Alpha 1-2-4-8 code TDR, dit Brute, je vais procéder à votre exécution.
Le froid de l'arme de Rodi vint toucher la nuque de Brute, mis à genoux par les forces de sécurité.

Un bruit de tôle cassé arriva soudain du plafond quand Stick tomba de la hauteur de deux étages. Ses yeux étaient fou de colère et de la bave coulait le long de sa joue. Dans sa chute, il frappa Rodi au bras tenant l'arme d'un geste aussi rapide qu'efficace. Le colonel lacha son pistolet et cria la retraite. Il était déjà trop tard pour un de ses hommes qui avait deux lames rouillées dans la poitrine. Brute profita de l'occasion pour briser la jambe du second. Quand il se releva pour l'achaver, il avait déjà la gorge arrachée par Sticks. Rodi était déjà arrivé au fourgon, et l'agent Klais lui passa de l'anti-infectieux sur sa blessure. Le colonel ordonna au conducteur de filer droit vers le Fort. Dans sa fuite, il regarda vers l'entrepot. Il aperçu une maigre silouhette s'acharner sur le coprs sans vie d'un de ses hommes. Il cracha de dégout et jura de revenir pour les tuer tout les deux.

Brute alla se rhabiller en prenant soin de ne pas tourner le dos à Sticks. Le toxi était sérieusement en manque. Le toxicoman s'allongea enfin dans la flaque de sang, à bout de force. Ses bras était rouge de sang, comme l'était son visage et ses cheveux noirs. Ses muscles étaient tendus et des gouttes de sueur se faufillaient entre les plaques de sang séché. Il pencha la tête vers Brute, se leva et lui bondit dessus.
-J'en veux !!!! donne moi en !!!

Brute ne pris pas le temps de la réflexion et assigna à Sticks une droite bien placée. Il s'en alla chercher les munitions des agents de sécurité, puis de Panzer et de Carlsk. Couvert de chargeurs et de grenades, il se dirigea vers Sticks. Le Toxi repris doucement ses esprits et rampa dans la direction opposée.

- Et toi, tu viens avec moi. Ton don de lire l'avenir, même proche, peut m'être utile. Il fixa Sticks dans les yeux et parla doucement, son regard toujours caché derrière ses lunettes. Tu seras pour moi un outil, rien de plus rien de moins. Un outil ne consomme pas de drogue d'accord ? si tu refuses, tu meurs. Si tu acceptes, je choisirai quand tu devras mourir.

Sticks évita de fixer Brute. il était perdu et n'avait pas d'autre choix. Si il refusait il mourrait, si il acceptait, il mourrait, un peu plus tard certes, mais il mourrait quand même. Je marche, j'suis d'accord.

Très bien ! allez on s'bouge ! Brute assoma Sticks pour de bon, le pris sur son épaule et sortit de l'entrepôt. On va passer chez Marek en urgence, faut faire quelque chose pour ton pied.

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